La Grande Soif transporte le spectateur au coeur d’une société dystopique où l’eau est devenue une marchandise rare et vendue à prix d’or par la multinationale Volvac. Nous dressons ainsi le portrait d’un monde où plusieurs services publics ont été rachetés par une entreprises privée, qui les gère à sa manière : à l’aide de slogans « Volvac, au service de la vie! » et d’offres promotionnelles «-30% sur nos combinaisons de recyclage des sueurs jusqu’à ce soir minuit! ».
De leur côté, les spectateurs sont invités à imaginer qu’ils se trouvent dans la salle d’attente des alleaucations familiales de Volvac, où une employée (le personnage principal) est chargée de leur « verser » leur part d’eau. Bien entendu, cette distribution tourne au cauchemar de manière jubilatoire et met en lumière les nombreux dysfonctionnement de ce système, tous en conservant un ton humoristique et accessible à tous à partir de 10 ans.
L’un des éléments clés de la dramaturgie est le rapport au télétravail et aux communications à distance via des emails, réunions zoom, chat vidéos qui mettent en lien le personnage principal avec sa supérieure hiérarchique (Céline Lereing) et ses camarades. La solitude physique réelle du personnage est en contraste avec le flux quasi constant de sollicitations numériques dont elle fait l’objet et qui contribuent à plonger le spectateur dans l’intrigue.
Enfin, en opposition à l’entreprise Volvac, un groupe de militants énigmatiques font peu à peu leur apparition dans le spectacle par diverses actions de sabotage. Baptisés Animalzz, ils ont « soif de justice » et se cachent derrière des masques d’animaux habituellement exploités ou persécutés par les humains. Ce groupe tentaculaire est composé de marginaux mais aussi d’employés de la firme menant une double vie. Leur discours crypté et leur apparence à la fois mystérieuse et poétique font évoluer peu à peu l’atmosphère vers un ton plus épique. A l’issue du spectacle, les spectateurs pourront retrouver chacun de ces « superhéros » grâce à des réseaux sociaux fabriqués sur mesure et permettant de relayer de véritables informations et ressources sur la question de l’eau.
Par ce spectacle nous espérons mettre un ton humoristique et un jeu burlesque au service d’une écriture contemporaine soulevant les enjeux sociopolitiques à l’intersection entre l’urgence climatique et l’aggravation des disparités économiques. Nous choisissons de laisser le spectateur sur une fin ouverte à de multiples interprétations plutôt que d’imposer un point de vue univoque. Notre objectif est ainsi de l’inciter à poursuivre sa réflexion notamment à travers les ressources transmises en parallèle à travers les actions culturelles et les plateformes en ligne.
Spectacle de théâtre physique et transmédias
tous publics à partir de 10 ans